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Ce qui ne te tue pas, t'attend au tournant


Mes plus beaux textes ou du moins ceux qui ont eu le plus d'appréciation de la part de mon entourage, sont ceux que j'ai écrit dans un état mélancolique.


Quand je suis un peu triste, ou je me mets à penser, réfléchir encore et encore, que quelque chose me tenaille l'esprit, je l'écris. J'essaie de trouver des mots, je les couche sur papier, je les partage ou non. Je me débarrasse ainsi d'un poids énorme.


Je pense que c'est cette relation entre écriture et souffrance, que j'ai créé sans le vouloir, qui m'a toujours empêchée d'être régulière sur mon blog et quelques années avant sur ma chaîne YouTube. Je suis toujours restée focalisée sur l'idée que, tout ce que je produirai comme texte ou contenu, dans un état autre que la mélancolie, ne sera jamais assez bon pour être lu, écouté, etc.... C'est con, je sais, mais c'est ce que je pense.


Malheureusement, je me suis souvent retrouvée en train de me plonger consciemment, dans la tristesse et la déprime pour écrire, et sans raison valable. Mes proches ne comprenaient pas pourquoi et comment, je passais du chaud au froid en si peu de temps. C'est compliqué quand on s'inquiète pour une personne, et qu'on ne trouve pas d'explications plausibles à son mal-être.

Comme de nombreux créateurs (Artistes, écrivains, acteurs bref... toutes les personnes qui crèent, inventent, vivent au gré de leurs inspirations) , je rentre dans le parfait cliché du mythe de ''l'artiste maudit''.


Le carburant des personnes qui utilisent leur imagination pour créer des univers, produire des œuvres sensationnelles, c'est la douleur. Il suffit de lire l'histoire de tous ces génies de leur époque disparus : Basquiat, Jimi Hendrix, Hemingway, Robin Williams, Dalida, Marilyn Monroe, pour ne citer que ceux-ci, pour le confirmer. Je pourrai passer toute la journée à recenser ces personnes pétries de talent, qui ont été torturées tout au long de leur vie, qui se sont laissées bercer par les vagues de l'addiction et qui ont choisi d'abréger leurs jours.


Ils se sont donné corps et âme dans leur art, l'ont révolutionné, y ont laissé une empreinte indélébile en fuyant leurs peurs, leurs problèmes. Ils ont utilisé la souffrance comme moteur pour exceller. Le problème, c'est qu'il faut continuer à alimenter la machine, toujours plus de tristesse, pour être encore plus performant (e), et à un moment, on craque. Ils ont tous fini par craquer.

J'ai pour habitude de dire, ce qui ne tue pas te rend plus fort. Cependant, un ami à moi me reprend toujours, en répondant ''ce qui ne tue pas, t'attends au tournant''. Je suis d'accord.

Toutes ces personnes mortes tragiquement, auraient pu vivre plus longtemps, auraient pu accomplir encore plein de choses. Malheureusement, elles n'ont pas trouvé de solutions, elles sont allées de l'avant, ont enterré leur cri intérieur. Ce qu'ils ont voulu évité avec tant de force, a fini par les rattraper.

La culture de l'optimisme, nous pousse à vouloir abattre nos sentiments de mal-être. La peur de ne pas être compris, d'être jugé (e), de ne pas être écouté (e) nous oblige à fermer les yeux sur ce qui nous ronge. On se sent souvent illégitime de se plaindre, alors qu'on a de quoi manger, que nous sommes en bonne santé ou tout autre avantage qu'on puisse trouver. On enferme donc nos émotions négatives dans un placard, et on affiche un sourire de façade, un bonheur qui semble inébranlable.


C'est toxique, très toxique d'agir ainsi. Bien vrai que le background des artistes cachent souvent une part de noirceur (enfance difficile, maladie non diagnostiquée, mauvaises fréquentations, etc.), il n'en demeure pas moins qu'ils sont humains avant d'être célèbres, comme nous tous d'ailleurs. Nous avons des bons et des mauvais moments. La peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur si on montre notre part de vulnérabilité, ne devrait pas nous emmener à se comporter comme des émojis, tout sourire, tout heureux, à répandre joie et bonheur autour de nous.


Nous n'avons pas l'obligation de montrer aux autres que nous sommes des pierres, que peu importe la violence avec laquelle nous sommes frappées par les vagues, nous ne seront jamais brisées. C'est okay d'être mal, de se sentir dépasser, il faut prendre du recul, respirer profondément et trouver une solution. Se rabattre sur ses enfants, se tuer à la tâche au boulot, multiplier les activités pour occuper notre esprit, ne sont que des outils de façade. C'est comme mettre un pansement sur une hémorragie. Il faut guérir le mal à la source, et aller de l'avant. Oui, cela prendra du temps, oui çà sera douleureux, mais mieux vaut une longue et bonne période de convalescence, plutôt que de se promener avec une plaie béante.


Pour ma part, j'ai trouvé des moyens beaucoup plus sains pour être plus créative. Je peux produire des articles, sans avoir à arracher une partie de moi-même et à verser des litres de larmes inutiles. Les idées arrivent à profusion, je prends plus plaisir à écrire. Par exemple, j'ai écrit cet article avec un sourire béat! (J'espère que tu sentiras un bout de bonne humeur dedans).


Prendre soin de soi sur tous les plans est assurément la clé, pour être performant(e), productif(ve) et pleinement épanoui(e) dans ce qu'on fait. Si tu es tenté(e), comme tous ces artistes et moi-même, d'ignorer tes émotions, n'oublie pas ce qui ne t'as pas tué, t'attendra patiemment au prochain carrefour!

1 Comment


pensybeats
Jan 15, 2022

Utiliser sa mélancolie est très efficace au début ... mais on rentre facilement dans un cercle vicieux qui nous tue à petit feu.

Merci pour ce texte!

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​Ecrire est le meilleur moyen (...) de partager nos émotions ...

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