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1 de perdu.e, 10 de retrouvé.e.s


Après plus de 3 mois d'absence, sans écrire, sans rien publier, je reviens comme une fleur ... La vie d'adulte a ses raisons, qui échappent à la raison elle-même. J'en ferai peut-être un article, mais pour l'instant, j'avais déjà d'autres idées qu'il fallait impérativement que je partage.


Un.e de perdu.e, dix de retrouvé.e.s ! Je ne me souviens plus de la période exacte, où j'ai entendu cette expression pour la première fois, cependant, je sais que c'était à la télé et j'étais trop jeune pour en comprendre le sens.


En écrivant l'article, j'ai décidé de faire des recherches et trouvé l'origine de cette emblématique expression. J'ai été surprise d'apprendre qu'elle est reliée à l'évangile et connue sous le nom de la « parabole de la pièce perdue ». Selon son explication, elle démontre la miséricorde de Dieu envers les âmes, car Il affectionne la repentance et considère le rachat d'une personne pécheresse comme un appel pour d'autres de revenir à Lui. Je vous laisse lire en détail les explications. Une chose est certaine, il n'y a pas de preuves du moment exact, où le changement du sens que nous connaissons tous, s'est fait dans la croyance populaire.


Un.e de perdu.e, dix de retrouvé.e.s ! Une phrase mythique que l'on sort, en cas de rupture amoureuse, aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Elle tend à atténuer les effets du chagrin d'amour et à consoler la victime en lui donnant l'espoir de retrouver l'amour, car de nombreuses autres personnes existent.

Elle vise surtout, de mon point de vue, à encourager la personne à ne pas trop se lamenter et se laisser consumer par la douleur de la séparation de l'être aimé. Je trouve qu'elle a du bon d'un côté, mais qu'elle est très toxique.

En légitimant cette expression, on décrédibilise la souffrance actuelle de la personne. Cela renvoie un signal comme ''tu ne devrais pas pleurer", ''tu dois passer à autre chose" et on occulte une partie importante : le temps du deuil. Eh oui, je considère la déchirure émotionnelle d'une rupture, à la même hauteur que celle d'un deuil, mais je la trouve encore plus pernicieuse. Quand quelqu'un meurt, on fini par faire avec d'une certaine manière, car mourir est une contrepartie de la vie. On se fait à l'idée de ne plus voir cette personne, on pense à notre propre départ et on s'accommode comme on peut. Dans le cas d'une rupture, l'effort de détachement est décuplé. On se lance dans un long questionnement : et si ? Et si j'avais agi autrement ? et si les circonstances étaient différentes ? Peut-être que ? On n'en finit pas. Qu'on le veuille ou non, on se retrouve souvent à avoir des informations, à revivre des souvenirs, à retrouver la personne que l'on souhaite éviter, consciemment ou non, par le biais de notre entourage bien souvent. Aujourd'hui, c'est encore plus difficile de pouvoir vivre pleinement sa période de ''goumin" comme on le dit en Côte d'Ivoire. La société nous pousse à l'hyper positivité, à passer vite, à vivre à 100 à l'heure. On ne prend plus le temps de savourer chaque moment, de vivre et guérir de nos blessures, qu'il faut déjà accéder à une autre étape.

Cette considération ne se résume malheureusement pas à une rupture amoureuse, mais est téléportée dans toutes les sphères. On est bombardé, voir souvent agressé de messages hyper positifs, de citations de motivation, qui nous encouragent à ignorer nos peines intérieures et agir comme si de rien n'était. C'est mal vu de pleurer longtemps pour un divorce, ce n'est pas acceptable de se morfondre parce qu'on a perdu un téléphone, c'est inconcevable qu'on soit préoccupé par l'état de nos cheveux, parce qu'on aspire à mieux... Bref, il ne faut pas trop s'attarder sur des choses futiles, dit-on.

La futilité d'une chose ou encore l'intérêt qu'elle peut avoir à susciter en nous de l'émoi, ne dépend que de nous. S'il faut prendre dix ans pour se remettre d'une rupture, s'il faut attendre trois mois pour oublier les 10 000 francs ou les 20 euros que nous avons perdu, cela n'engage que nous. Chaque émotion est légitime. Il faut accueillir ses émotions, les vivre à notre façon sans que cela ne nous soit préjudiciable.


Si vous ressentez le besoin de rire à gorge déployée, de pleurer des averses, de crier votre colère faites-le. L'espoir d'avoir mieux, de réaliser d'autres exploits et d'avoir le dessus sur vos échecs, ne devrait pas vous empêcher ou vous convaincre que le moment présent n'a pas le droit d'exister.

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