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Est-ce cela...la vie ?


"Vous êtes diplômée avec les félicitations du jury". Ces mots ont eu l'effet d'une bombe. Tout le stress accumulé depuis des mois, toutes les craintes nourries pendant des années, tous les espoirs et l'effort consentis depuis le début de ma formation ont été soulagés par ce résultat. Après l'effervescence, l'annonce à la famille, bien que mon cœur était encore tout émoustillé par la nouvelle, la seule chose à laquelle je n'arrêtais pas de penser est : et si je mourais maintenant ? C'est dingue que dans un moment aussi joyeux, je pense à une éventualité si catastrophique, mais c'est ce qui est resté gravé dans ma tête. Quand nous sommes enfants, inconsciemment, nous associons la réussite à l'école comme notre but ultime dans la vie, notre mission. Évidemment à l'âge adulte d'autres priorités commencent à germer, avoir un bon travail, construire sa famille, profiter tranquillement de notre vie et de nos accomplissements. Réussir à l'école est un sacerdoce, une croix que nous portons. C'est le gage de notre réussite terrestre, de la reconnaissance de notre valeur dans la société. Je l'ai atteint, après 11 ans de scolarité assidue. J'ai réussi à atteindre ce palier si déterminant. Mais maintenant que se passe-t-il après ? Si je meurs maintenant, aurais-je vécu pour cet unique but ? Quelle est l'empreinte que je laisserai ? Quel est l'impact que j'ai eu sur terre ? J'ai commencé à être prise de panique et à y penser jour et nuit. J'ai commencé à craindre de me faire renverser par une voiture, de dormir et ne jamais me réveiller, de tomber malade et de trépasser. Quelques jours à peine après cet heureux événement, je suis tombée malade. La douleur était telle que je pensais ne pas m'en remettre. Je comptais les heures qui s'égrainaient comme si le compte à rebours avant la mort se trouvait devant mes yeux. J'ai vu défiler ma vie. Tous les bons moments que j'ai pu passer avec ma famille, tous les souvenirs créés, mais je me suis surtout penchée sur mes périodes de tristesse. Toutes ces fois où j'ai pleuré, hurlé, crié parce que j'estimais que la situation était trop difficile. Je me suis souvenue de mes moments de profondes déprimes. J'ai revu toutes les opportunités, que j'ai préféré fuir, tous les mots durs que je me suis adressés, toutes mes plaintes, mes remords, mes reproches. Tout me revenait à la figure comme un boomerang, d'une extrême violence. Si je mourais maintenant, qu'aurais-je vécu ? Aurais-je réellement profité de mes proches, de ce que la vie m'a offert ? Ma vie se serait-elle donc résumée à ça ? Faire ma part d'adoration, étudier sans relâche, manger, dormir, pleurer et me lamenter ? Aurais-je vécu ? Cette prise de conscience a changé ma perception du monde. Notre véritable vie commence réellement, lorsque nous nous rappelons que nous n'avons qu'une seule. J'ai senti que j'avais une nouvelle chance, une nouvelle occasion de recommencer, de mieux faire. Je ne peux défaire ce qui a été fait, je ne peux pas inverser le cours des actions passées, je peux agir sur celle que je suis aujourd'hui et celle que je construis. J'ai décidé de faire la paix avec moi-même. J'ai arrêté de nourrir la haine que j'avais pour mes défauts, pour mes torts, pour mes manquements. J'ai arrêté de vouloir tout contrôler, d'exiger que le monde fonctionne comme je le souhaite. J'ai arrêté de me torturer encore et encore pour les mêmes choses, j'ai lâché prise. J'ai accepté. J'ai embrassé mes imperfections, j'ai renoué avec mes passions, j'ai découvert ma personnalité et j'ai défini celle que je veux être. J'ai choisi de vivre intensément, de célébrer gaiement, de profiter de toutes les secondes qui me seront encore données pour être positive. Les épreuves de la vie font sa beauté, rythme ses séquences et y apportent de la couleur. J'ai créé mon bonheur. J'ai trouvé ma paix intérieure.

Nous passons notre vie à courir, sans jamais prendre le temps. Nous avons une seule certitude, nous mourrons. Quand ? Nous l'ignorons. Cependant, nous continuons de poursuivre un-je-ne-sais-quoi sans fin. Il faut faire vite. Il faut avoir ceci, puis cela. Il faut correspondre à tel profil, puis un autre. Il faut toujours aller plus vite, parce que le temps ne s'arrête pas. Est cela la vie ? De mon point de vue non. La valeur du temps se résume à la qualité de nos actions, non à leur quantité. Je l'ai compris, je l'applique. La pression de devoir réussir des choses précises à un instant t, nous bouffe, nous ronge et nous fait passer à côté de l'essentiel. Pendant que le monde va à vive allure et ne cesse de doubler la vitesse, le moment est peut-être arrivé, de mettre une pause et prendre son temps.

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